Explore this "I want, I desire...'

Bonjour,

Dans l’article de cette semaine, je voudrais partager avec vous une anecdote révélatrice de la philosophie du yoga.

Il s’agit d’un passage de ma vie qui m’a réellement marqué et a profondément inspiré la personne que je suis aujourd’hui.

Ceci se passe en 2007. J’étais à l’époque en Inde, dans un ashram non loin de Mumbay avec la ferme intention d’y apprendre tout ce que je pouvais sur le yoga. Je m’étais pour cela donné 1 an. Pas (encore) de famille, pas de réels engagements, j’avais quitté mon emploi actuel pour me donner « une année pour moi ».

La vie m’avait amené dans cet institut de renommée mondiale, le Kaivalyadhama Yoga Institute, fondé par Swami Kuvalyananda dans la première moitié du 20e siècle. J’y restais durant 1 année entière afin d’y suivre le cours appelé DYEd, pour Diploma in Yoga Education.

Entouré d’indiens, j’étais le seul occidental parmi environ 70 étudiants. Le cursus était vraiment extraordinaire : académique avec une influence des méthodes d’enseignements occidentales, et traditionnel car centré sur l’enseignement de l’art du yoga tel qu’enseigné en Inde depuis plusieurs milliers d’années.

Je suis encore maintenant extrêmement redevable de ce que j’ai appris durant cette année d’immersion dans l’Inde traditionnelle…

Il y avait dans cet institut – comme dans tout ashram qui se respecte – un Swami (le Swami est l’autorité spirituelle de l’ashram). Celui-ci était logé dans une partie isolée et très calme du campus, dans une espèce de maison ressemblant vraiment à une hutte… Plusieurs fois déjà, j’avais eu cette intention d’aller le voir mais j’étais probablement intimidé par ce « sage »… Il faut dire qu’il règne souvent autour de ces hommes peu communs comme un parfum de révérence  (ceux-ci s’en passeraient très probablement…) assez déstabilisante.

Un soir, j’y vint. Je fus accueilli par un « je me demandais quand tu viendrais… ». Quel accueil déroutant ! Cet homme,- dont je peinerais à donner son âge (beaucoup de yogi paraissent souvent beaucoup plus jeunes qu’ils ne le sont…) – m’attendais.

Venant naturellement avec des questions sur le yoga et ma sadhana (pratique spirituelle), nous entamâmes le sujet. Parler avec un personnage de cette sorte est souvent comme parler à Jésus… Non, sans rire, les yogi parlent souvent par allégories, ce qui rend les discussions déroutantes, parfois difficile à comprendre sur l’instant. Mais la rencontre est souvent marquante. Ce fut mon cas. Après ce jour, je vins d’ailleurs à la puja (rituel du feu avec récitation de mantra ayant lieu au moment du lever et coucher de soleil) quotidiennement.

Il est une assertion de ce swami dont je me souviens encore maintenant :  « Now, you have to explore this I want, I desire  » (maintenant tu dois explorer ce je veux , je désire).

Cette invitation – qui est un devoir de chaque instant pour tout personne engagée sur la quête de soi – résonne encore en moi régulièrement. C’est que Swamiji avait vu juste en moi.

Le travail sur le désir, sur la volonté reste l’un des chemins d’exploration de l’être les plus ardus qui soit, mais également l’un des plus féconds. Le yoga, c’est cela aussi. Prendre le temps d’observer nos désirs, nos intentions, dévoiler ce qui se cache derrière ces jeux de mots, source de nombreux maux… Et progressivement se familiariser avec l’idée qu’ultimement, il n’y a personne qui veut et personne qui désire… Tout un programme en soi!

Mon intention dans cet article n’étant pas d’entrer dans un débat sur ce thème très vaste, j’en resterai là. Néanmoins, je souhaiterais clore le sujet de ce jour avec quelques suggestions pratiques concernant ce travail sur nos désirs et intentions. Voici quelques recommandations issues de la tradition du Yoga.

Face à l’agilité parfois déroutante de notre mental, face à la versatilité souvent usante de nos pensées, le yogi peut adopter 3 attitudes complémentaires :

  • L’observation : apprendre à voir nos désirs, nos impulsions, nos furies également telles qu’elles sont. L’exercice de la méditation y aide grandement. Etant assis tranquillement à ne rien faire, l’esprit s’apaise progressivement et se familiarise avec lui-même jusqu’à progressivement perdre de sa propre substance. L’exercice du ressenti (physique dans un premier temps via les postures) peut être une étape préliminaire aux techniques de méditation, bien que les deux puissent se pratiquer communément.
  • L’acceptation : Face au flux incessant de notre activité mentale, après l’observation et conjointement à elle, est l’attitude d’acceptation. Il convient de ne pas vouloir chasser ces désirs, ces pensées. La méditation n’est pas ne pas penser. C’est davantage accepter et comprendre le fonctionnement de l’esprit humain. Ces pensées, ces désirs  ne sont au final pas les nôtres, nous dit la tradition indienne.
  • L’élargissement mental : Enfin, face à une pensée, un désir, il convient également de produire la pensée inverse, ou un désir complémentaire qui permettra d’élargir le scope mentale et de réduire le ressenti d’oppression : Ouvrir le champs des possible, se donner à la diversité

Ces trois attitudes sont celles du yogi dans son quotidien autant que sur son tapis. Je vous souhaite de pouvoir vous imprégner de cette sagesse éternelle autant sur votre tapis que dans votre quotidien !

Namaste, 

Yannick

Exercice : Où suis-je ? 😉
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2 thoughts to “Explore this « I want » and « I desire »

  • Bambou

    2ème rangée en partant du haut, le 1er côté gauche 😉
    Namasté

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    • Yannick

      😎👍

      Répondre

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